YOGA SERIES - Mobilité

YOGA SERIES. Une série d’articles pour te partager mes expériences de yoga, l’évolution de mon rapport à certaines postures, quelques enseignements que j’en retire et des conseils pour avancer sereinement dans ta pratique.

La mobilité, kesako ?

On entend souvent parler de souplesse, de stretching, d’étirement, de flexibilité ou a contrario, d'engagement musculaire, de force, de tonicité, d’explosivité. Mais quand on pratique le yoga, on se rend rapidement compte que cette dichotomie théorique ne tient pas pour les mouvements qu’on effectue. Un guerrier 2 (virabhadrasana B), une pyramide (parsvottanasana) comme illustré, demandent force ET souplesse … de la mobilité donc.

Décryptons ensemble ce concept qui se répand dans le monde du yoga pour en comprendre l’intérêt dans la pratique !

Mobilité vs souplesse

On utilise souvent à tort le terme de mobilité pour parler de flexibilité ou de souplesse, mais ces deux termes ne sont pas équivalents et désignent deux types de travail musculaire.

La souplesse - ou flexibilité - est la capacité des muscles à s’allonger hors contraction. C’est donc une élongation.

La mobilité est la capacité à mobiliser les articulations dans toute l’amplitude de mouvement, avec contrôle et donc engagement musculaire.

Pour schématiser, mobilité = souplesse + force + contrôle moteur.

Ce contrôle moteur implique donc le système nerveux dans le mouvement : on décide de bouger le membre sans soutien d’un élément extérieur ou de la gravité pour maintenir une position.

C’est la différence entre un grand écart au sol et un grand écart en position inversée. Le premier requiert de la souplesse, on cherche à allonger les adducteurs et ischio-jambiers et on utilise la résistance du sol et la gravité pour allonger passivement les muscles des membres inférieurs. Le deuxième version demande de la mobilité car une jambe est dans l’espace (voire les deux si tu es en inversion sur les mains !), elles vont devoir se mobiliser volontairement pour chercher l’écart.

Les étirements, ou stretching, restent néanmoins intéressants pour gagner en longueur et relâcher les muscles mais si on ne les travaille pas en parallèle de la mobilité de l’articulation, on peut développer une hypermobilité ou plus justement, une hyperflexibilité des articulations qui peut avoir tendance à les rendre instables. En habituant les muscles à être passivement dans de grandes amplitudes, on diminue l’échange nerveux concernant l’information de la douleur et les blessures peuvent plus facilement survenir car on risque d’aller trop loin dans l’articulation.

Stabiliser les articulations grâce à la mobilité

La mobilité permet de tenir une position ample avec une contraction musculaire excentrique (= muscle long mais engagé) ce qui permet de stabiliser l’articulation mise en mouvement.

Petit point vocabulaire : 3 types de contractions musculaires

  • concentrique : avec raccourcissement de la longueur du muscle (ex : les curls pour les biceps, on ramène le poignet vers l’épaule)

  • excentrique : avec allongement de la longueur du muscle (ex : déplier le bras avec un poids, aka on éloigne le poignet de l’épaule)

  • isométrique : sans changement de longueur du muscle (ex : planche et travail de gainage)

La mobilité, c’est générer de la force à l’extrémité du mouvement. Et pour cela, on implique le système nerveux et on améliore donc le lien corps-esprit. Pour développer ce contrôle-moteur, la mobilité mobilise avec plus de finesse le schéma corporel.

La mobilité permet donc de stabiliser les amplitudes extrêmes. Au lieu de chercher de l’amplitude en s’appuyant simplement sur l’élongation musculaire et ligamentaire, on assiste cet étirement par l’engagement du muscle en l’allongeant ce qui soulage les éléments de maintien de l’articulation. On sécurise donc le mouvement, même ample. Bien sûr, c’est plus fatigant et plus demandeur d’un point de vue énergie ! Mais cela évite bon nombre de blessures 😌

Yoga et mobilité

Le yoga, une pratique de la souplesse ? Oui et … non. Certaines pratiques travaillent uniquement la souplesse, la flexibilité, c’est-à-dire le maintien de position en relâchement musculaire. C’est le cas du yin yoga, du yoga restauratif, ou d’autres formes de yoga doux dans lesquels on maintient des positions statiques pendant plusieurs minutes. Le but est de relâcher, de désengager d’un point de vue musculaire. On ne cherche pas nécessairement l’amplitude maximale de l’articulation ici, mais une détente musculaire nerveuse.

Mais la plupart des formes de yoga requiert davantage de mobilité que de souplesse. L’ashtanga, le vinyasa, dans lesquels on enchaine les mouvements, nécessitent de mobiliser l’articulation dans son amplitude maximale mais avec contraction musculaire. On mobilise activement l’articulation.

La plupart des pratiques sportives travaillent en contractions musculaires concentriques ce qui a tendance à raccourcir les muscles. Et des muscles courts et forts ne permettent pas de tenir les différentes positions de yoga qui requiert des muscles longs et forts. La douleur se fera ressentir t’empêchant alors de progresser. La mobilité demande de la patience, de la régularité et se fait toujours en douceur et en conscience.

Un corps mobile et conscient te permet d’élargir ton éventail de mouvements.

Et off the mat ?

La mobilité, comme expliqué, améliore le schéma corporel, la relation corps-esprit en affinant la cartographie de ton corps dans différentes amplitudes de mouvement, notamment extrêmes. Ce tissage fin participe à la conscience corporelle, tu sens ton corps plus stable, plus fort, plus délié. Tu es plus en conscience de toi-même, dans tous les gestes de la vie.

La mobilité, c’est l’alliance de la souplesse et de la force ; de l’ouverture sans perdre la stabilité ; de la puissance sans perdre la finesse.

Tu veux travailler ta mobilité ? Rejoins-moi en studio ou en cours par Zoom (le planning est juste ici). C’est notre thème du mois d’avril 🐠

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